
Kevin
Ligne 1, il y a du monde, je n'ai pas le temps de voir la météo du jour. Je n'ai pas eu non plus le temps de regarder à quoi je ressemble avant de partir. J'avais pourtant fait l'effort de mettre quelques paillettes sur mes yeux. J'ai surtout mieux positionné mon masque sur mon visage car il ne fait que glisser me blessant l'arête du nez...
Nous arrivons à la place de La Victoire, lieu qui draine beaucoup de personnalités originales. Là monte un gars très grand, très large et gros. Il occupe toute l'entrée du bus et bloque les autres clients restés dehors.
Il me regarde fixement. S'il fronce les sourcils je crois que je vais pleurer !
Je fais celle qui contrôle dans ses rétroviseurs que l'échange passagers se déroule bien. Parfois un regard peut être vécu comme une provocation...
Je le regarde de nouveau, il est bien plus proche que tout à l'heure. Comme cette vidéo virale du chat avec qui on joue à cache-cache !
Il se penche encore un peu puis sort de ce corps une voix de crécelle :
- C'est joli votre maquillage !
- Quoi ?!?
J'ai cru mal comprendre à cause au choix :
- du masque
- du bruit environnant
- de mes acouphènes
- de mon cerveau pas raccord avec le propos
Il tend un doigt sautillant vers mon visage :
- Là ! Les paillettes sur vos yeux ! C'est joliiii !
- Ahhh ! OK. Ben merci, c'est gentil.
Puis il s'efface de l'encadrement de la porte tel une ballerine de Fantasia en me faisant un petit coucou papillonnant.
Leçon n°42 de ce métier : ne pas se fier aux apparences ;-)